Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
23 novembre 2014 7 23 /11 /novembre /2014 15:17

Vallet veut une desserte de la zone des Dorices

 

« Je n’ai pas apprécié la chrono­logie des événements. Je suis élu maire depuis mars et je n’ai eu au­cune information sur cette route avant octobre. » Jérôme Marchais, le maire de Vallet, est un peu agacé. Il déplore qu’il ait dû attendre les deux réunions avec le Département, en oc­tobre, pour avoir un tableau complet sur la route Ancenis-Vallet-Clisson. « Le conseil général aurait dû infor­mer, dès avril, tous les maires de l’état d’avancement de ce dossier. »

Le maire de Vallet est favorable à ce qu’un aménagement soit réali­sé : « Si on se projette dans quinze à vingt ans, date à laquelle cet axe pourrait être mis en service, Sa cir­culation sera très problématique au cœur de Vallet et dans la zone industrielle des Dorices. » Il sou­haite cependant que le futur projet épargne les activités agricoles et viticoles.

Autre préoccupation, la desserte de la zone industrielle des Dorices. Le tracé de la nouvelle route, approuvé par le ministre de l’Agriculture, passe à environ 2 kilomètres de cette zone. « Sur les plans du conseil général, un échangeur est matérialisé, mais pas de barreau de liaison entre la nouvelle route et les Dorices. » Jé­rôme Marchais est ferme et détermi­né : « J’exige que ce tronçon soit réalisé. Et je souhaite connaître son tracé : comment instruire les futurs permis de construire sans savoir où va passer ce barreau ? ».

Jacques SAYAGH.

 

Les viticulteurs pour l’option contournement

 

 Dans l’affaire de la structurante est- ouest, le Sdaoc (Syndicat des ap­pellations) n’a jamais changé de position, rappelle Joël Forgeau, son président : « De notre côté, nous sommes constants. Depuis 1999, on martèle régulièrement que des zones de contournement des villes sur le tracé sont envisageables et bien suffisantes. C’est ce schéma qui est le moins impactant pour les terres viticoles, qu’elles soient bio ou non. Mais on sent bien que le Département tient dur comme fer à son projet, donc, on reste vi­gilant sur révolution des échanges, mais je répète que l’on n’a encore rien décidé, et que contrairement à ce que je lis quelquefois, le Sdaoc n’a jamais validé tel ou tel tracé. On reste à l’écoute c’est tout. »

Pour rappel, lors des différents échanges menés par le conseil gé­néral, avec les élus, représentants agricoles et d’associations, le Sdaoc s'est seulement déplacé pour récu­pérer l’avis du ministère de l'Agricul­ture. « Sur ce que j’ai lu, l’avis du ministère n’est pas si tranché que cela, puisque des alertes sont no­tifiées vis-à-vis de terrains bio me­nacés, entre autres. Pour l’instant, on va réunir tous les viticulteurs concernés par cette structurante, bio ou pas, récolter leurs avis et ainsi, décider s’il faut continuer les négociations avec le Département. Rien n’est figé. »

M. F.

 

« La liaison Clisson-Ancenis ne se fera pas »

 

Malgré les réunions à répétition du Département, les acteurs du Vignoble, et particulièrement les Indignés du tracé, ne lâchent rien. Ils n’acceptent pas le tracé retenu qui impacte des vignes et des terres bio.

                           

Forte de ses cinq cents adhérents, l’association des Indignés du tra­cé, créée en raison du projet dépar­temental d’un axe structurant est- ouest, au sud de la métropole nan­taise, ne lâche rien. Les adhérents sont résolus à aller jusqu’au bout pour que cette liaison entre Ancenis et Clisson, déjà ramenée de 2 X 2 voies à 2 X 1 voie, ne soit finalement qu’un projet de contournement des villes impactées, et non une nouvelle route.

Parmi leurs adhérents, Michel Mé­nager, et son exploitation bio  de la Parentière, à Vallet, n’est pas le cas le moins épineux. À tel point, que sur le retour de courrier du ministère de l’Agriculture, si Stéphane Le Foll disait approuver le fuseau E1D (sur sept fuseaux), il n’omettait pas de prévenir les élus pour ne pas détruire cette exploitation. « Son courrier n’est pas clair, et apparaît complè­tement utopique ! s’exclame l'agri­culteur. Quelle que soit la part de terrain préemptée, il sait que l’on ne peut exploiter à moins de 300 m, en raison de pollution routière, et sur la partie restante (s’il en reste), on me retirera la mention bio. C’est du gâchis, quand on sait le temps qu’il faut pour l’obtenir (trois ans mini­mum). Surtout que cela fait trois décennies que ces terres sont ex­ploitées en agriculture biologique, autant viticole que légumière. >>

Deuxième préemption en six ans

Ce n’est pas la première fois que Michel Ménager se voit confisquer des terres. « Déjà, en 2009, alors que les tracés n’étaient pas encore définis, la Safer nous avait pris de force 25 ha, pour faire une réserve foncière. Mon fils Guillaume, tech­nicien en bio, avait dû aller voir ailleurs pour travailler, alors qu’il était appelé à prendre ma place. Aujourd’hui, j’ai réussi à reconsti­tuer mes 25 ha (un tiers proprié­taire, deux tiers en fermage) et on veut m’enlever le reste. C’est hors de question. La route, telle qu’elle est présentée, ne se fera pas. On ne se laissera pas faire. »

L’agriculteur ne comprend pas. Pourtant, la loi d’Avenir, prônée par Stéphane Le Foll, défend et protège l’agriculture bio. Alors, pourquoi va­lider un fuseau aussi impactant ? Pour Régis Fraslin, président des In­dignés, c’est incompréhensible, car les quatre tracés plus à l’est, sont moins gourmands en superficies : de 9,1 ha à 14,8 ha, alors que le E1D ôte 16,6 ha de terre.

C’est peut-être la longueur de route de ce tracé (9,4 km) qui domine dans l’esprit des conseillers généraux, car c'est le plus court, donc, probable­ment, le moins cher. Car si le projet initial était chiffré à 90 millions d’euros, aujourd’hui, après tous ces ater­moiements, personne ne se risque à avancer un chiffre. Un dossier de­venu important et encombrant, qui n’est pas sans rappeler celui de l’aé­roport pour le nord-Loire, hormis ses débordements.

Dans l’immédiat, les Indignés ont écrit au ministre de l’Agriculture, pour demander des éclaircissements ;

à Ségolène Royal, pour dénoncer cette destruction environnementale. « Si cela ne suffit pas, ajoute Ré­gis Fraslin, on s’entourera d’avo­cats pour défendre nos droits et la loi, qui est autant d’utilité publique qu’une route. S’il le faut, on alerte­ra encore plus de médias afin d’ap­puyer sur un simple contournement des communes sur le parcours. En tout cas, elle n’est pas prête de voir le jour, cette route. » Le mot de la fin pour l’agriculteur bio : « S’ils ne veulent pas reculer dans leur projet, nous, on avancera. »

Michel FRISSONG.

 

Partager cet article
Repost0

commentaires